Cet article peut servir à la fois comme information pour les patients et comme protocole pour les professionnels de santé n’ayant pas l’habitude de faire ce genre d’analyse.
Tout d’abord, il faut savoir que la course à pied a pris une ampleur considérable depuis une dizaine d’année avec des milliers de nouveaux coureurs chaque année et 80% des coureurs n’ont jamais mis les pieds dans un club d’athlétisme.

Ce sport a le mérite d’être peu couteux et donc accessible à un très grand nombre mais c’est un gros problème d’un point de vue de santé publique. De la même manière que dans les autres sports, la course à pied s’apprend et n’est pas INNEE. Un footballeur, avant de faire des matchs, apprend les bases du jeu, s’entraine pour renforcer ses muscles, ses tendons, ses ligaments et s’échauffe. Tout ça contribue à prévenir les blessures et à les éviter. La course à pied ne déroge pas à cette règle et il est donc possible de prévenir et d’éviter les blessures.

L’analyse running peut se faire chez certains médecins, certains podologues et certains kinésithérapeutes équipés pour réaliser le bilan qu’il soit spécialisé dans le sport ou non.

Pour qui ?

Pour tout le monde, qu’on soit débutant en course à pied ou confirmé, blessé ou non, en reprise d’activité sportive.

Pour quoi ?

Prévenir les blessures des débutants, Apporter des conseils sur le choix des chaussures running,

Apporter des conseils pour améliorer les performances.

Comment ?

Tout d’abord, l’examen commence par une anamnèse (phase de renseignements), puis analyse des chaussures, ensuite selon le motif de consultation les différentes phases de consultations varieront.

En cas de pathologies, il y aura des examens palpatoires et des tests d’amplitudes articulaires, puis une analyse plus généraliste posturale (avec ou sans plateforme baropodométrique pour voir les forces et les pressions exercées par de mauvaises postures), puis une analyse de votre façon de courir sur tapis ou sur route (dans le cas où vous n’arrivez pas à courir sur tapis). Enfin vous aurez des conseils ou des propositions de traitement.

En cas de recherches d’amélioration de performance, il n’y aura qu’une analyse de la foulée agrémentée de tests et d’exercices.

Pour entrer dans le détail

L’anamnèse :

Durant cette phase, le professionnel va essayer de cerner le motif de consultation.

Si vous venez pour une pathologie, il va s’intéresser au mode de survenue, à la fréquence de cette douleur, à votre parcours médical, aux examens déjà eus, aux diagnostics et aux traitements déjà proposés, puis plus spécifique à la course à pied avec la fréquence d’entrainement, le terrain d’entrainement, si vous êtes débutant ou confirmé.

Si vous n’avez aucune pathologie, il va s’intéresser à vos objectifs de course (durée de course, préparation à une course…)

N.B : Les pathologies chez le coureur confirmé sont généralement plus graves.

L’examen des chaussures :

Le but est : – de voir si les chaussures sont bien adaptées à la pratique du running selon vos objectifs, selon le terrain sur lequel vous pratiquez.

– de voir les usures anormales de la chaussure,

– de voir le drop, la toebox, la flexibilité, la légèreté etc…

L’examen palpatoire et postural :

Le but est de vérifier les amplitudes articulaires, le bon fonctionnement des muscles et des tendons. Par de multiples tests, le praticien va être en mesure de faire un diagnostic différentiel pour définir la bonne pathologie.

Dans cette phase, le praticien pourra également normaliser une articulation ou une fonction musculaire limitée.

Certains praticiens pourront vous analyser également en statique et dynamique sur des plateformes de force pour voir les pressions exercées par votre corps, le placement de votre centre de gravité.

L’analyse running :

Elle se fera de préférence sur tapis de course. Malheureusement certaines personnes n’arrivent pas à courir sur une machine et donc l’examen pourra se faire sur route directement.

L’analyse se commencera dans la globalité en regardant comment se positionne le corps pendant la course (membre supérieur, tronc, membre inférieur), le type de foulée, la cadence, le bruit en phase d’attaque.

Dans le cas d’une optimisation de performance, des exercices seront faits pour améliorer tout ça.

Puis l’analyse pourra être filmée pour avoir un aperçu en slowmotion de la foulée de profil, de face et de dos.

Certains professionnels sont équipés d’autres technologies comme des capteurs embarqués dans les chaussures ou posés sur le corps, des tapis de courses baropodométriques et des logiciels de quantification instantanées.

Les Solutions :

Une fois toute l’analyse faite, la réponse à votre consultation peut être nombreuses.

Soit de simples conseils, un changement de chaussures, des exercices ou des plans d’entrainements suffisent et cela que vous veniez pour optimiser vos performances ou que vous veniez pour une pathologie.

Effectivement, même en présence d’une pathologie comme entorse bénigne ou début de tendinopathie, il est préférable en première intention de suivre cette procédure.

Soit selon la spécialité que vous consultez, vous aurez des anti-inflammatoires, du repos, des séances de rééducation en kinésithérapie, des orthèses plantaires chez un podologue, de la thérapie manuelle, de l’ostéopathie. Toutes ces solutions sont complémentaires et selon les pathologies, vous pourrez en avoir besoin d’une ou de plusieurs.

Il faut, dans tous les cas, ne pas oublier une chose très importante : Ne jamais sauter des étapes et connaître ses limites.

Toutes limites peuvent être dépassées mais il faut des temps d’adaptation afin de ne jamais se blesser.

Pour éviter de se blesser, il est préférable de suivre des plans d’entrainements spécifiques et de s’échauffer correctement avant toutes sorties en course à pied que ce soit des sorties longues ou des fractionnés.

Chaque membre de notre association est formé à cette analyse running spécifique.

Bon Run.